Historique des Voualans
Nos sources viennent essentiellement de la bibliothèque de Vercorin, de la médiathèque de Sion, du musée d’histoire à Valère, Sion et de M. P. Epiney.
Voici un bref résumé de ce que nous avons trouvé :
Origine
Les Voualans étaient déjà « colonisés » 18 siècles avant JC. Des traces de défrichement par le feu sont observées sur le mont, aux liches et jusqu’à la Meya juste au-dessus des Voualans¹. La découverte au Petit chasseur à Sion en 1961 d’une nécropole² datant du néolithique accrédite l’idée que les vallées alpines étaient habitées depuis plus de 4000 ans.
Les Anniviards et autres habitants des vallées alpines ont souvent été affublés du nom de Sarrasins³, voir de Huns, Maures, Hongrois et païens. A défaut de sources fiables on a longtemps repris des commentaires des romains qui voyaient dans ces peuplades nomades des descendants d’envahisseurs réfugiés dans les montagnes. Le mot Sarrasin fait référence aux Arabes, mais on a jamais trouvé dans la vallée d’ustensiles, de poteries ou d’outils typique des civilisations arabes. Peut-être fait-il référence aux champs de sarrasin (blé noir) que le « bisse des Sarrasins » irriguait ?
Le qualificatif générique de huns, hongrois ou magyar fait référence aux nomades Tatares qui parcouraient les grandes plaines du Kazakstan à la Hongrie. C’est vrai que les Anniviards, comme les Huns, aiment la viande séchée. Ces derniers avaient coutume de la sécher sous la selle de leur cheval.
Cependant, d’après Joseph Henriet, les Anniviards comme les autres montagnards situés dans le quadrilatère entre Gêne, Lausanne et Marseille Lucerne seraient en fait les descendants d’une ethnie Ligure, la même que l’on retrouve au nord de l’Espagne.
En Asturias on construit des raccards sur pierres plates comme en Anniviers ! Comparez !
Ce qui est certain c’est qu’au fil des siècles les populations alpines se sont enrichies de multiples apports d’horizons très divers.
Les anniviards, de vrais nomades⁴
En Anniviers toute la société est toujours « dehors » en marche continuelle et vous vous dites alors qu’Anniviers porte bien son nom « LA VALLÉE DES CHEMINS DE L’ANNÉE » Ces anniviards marchent sans cesse, montant et descendant, parfois solitaire, quelquefois en groupes isolés, mais bien souvent se forment des tribus entières, ils vont ou ils reviennent du travail, assurant perpétuellement le lien entre la plaine et la montagne.
Témoignages plus récents
A partir du 13ème s. des documents écrits permettent de comprendre les activités au Val d’Anniviers et aux Voualans. Pendant longtemps on y a cultivé le seigle, l’orge puis les pomme de terre. Graduellement l’élevage s’est imposé comme occupation principale. Nous savons que les gens de Fang cultivaient des pomme de terre aux Voualans, région plus humide, plus favorable que les prairies sèches de Chandolin.
Selon Patrick Epiney de Vissoie
A l’époque, le lieu est important : plusieurs habitants de Fang, de Chalais et d’autres villages de la vallée d’Anniviers possèdent aux Voualans une habitation temporaire ainsi que des prairies pour faire paître leurs chèvres et leurs vaches.
En prolongement des Voualans, sous Vercorin, le vallon de Crouja est constitué de quelques mayens (photo ci‐contre). La réputation de l’endroit n’est plus à faire : en effet, Crouja aurait abrité une « Université » ! On dit ironiquement en Anniviers que l’on a fait l’Université de Crouja lorsqu’on veut démontrer de sa bonne culture générale.
Le hameau des Voualans a été abandonné après le tremblement de terre de 1946 qui a dévasté la région. L’association « Les Voualans 2020 » tente de faire revivre ce lieu en favorisant la mue des activités pastorales et agricoles vers une activité agri-touristique.
¹Vercorin, La mémoire des âges – Antoine Lugon.(retour)
²Découverte du Professeur et archéologue J.-O. Bocksberger, Aigle (Musée d’histoire, Sion) (retour)
³Nos ancêtres les Sarrasins des alpes – Joseph Henriet (Cabédita – Archives vivantes) (retour)
⁴Les Anniviards barbares et civilisés – Bernard Crettaz & Evelyne Guilhaume – Editions à la carte (retour)